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mardi 7 octobre 2008

Télé Loisirs organe de propagande de la télé à papa ?


Pour tous ceux qui ose encore critiquer le journalisme français, démonstration par l'exmple.


Chez moi la lecture aux toilettes est un sport national. Et je ne pense pas me tromper en avançant que cet avis est partagé par de nombreuses personnes à travers le monde. Un concept qui détruit les barrières de la langue ou de la couleur de peau, une idée de pacification de la société, un état d’esprit qui réuni les gens autour d’un idéal commun, bref, l’être humain aime lire aux waters.

D’un point de vue strictement personnel j’avoue avoir un penchant pour les catalogues et les magazines féminins, mais je ne crache pas de temps en temps sur un bon vieux magazine télé périmé depuis quelques mois. Etant donné que je n’en achète plus depuis des années et que je ne regarde pas la télé, cela me permet de voir ce que j’ai raté et de me tenir aux courants de nouvelles avariées. Disons qu’au moins elles ont un niveau de fraicheur égal à leurs qualités informatives… Mais pour en revenir au sujet qui nous intéresse aujourd’hui, c’est donc aux toilettes que je suis tombé sur le numéro mille cent soixante dix (à quel ordre ?) du célèbre Télé Loisirs, qui constitue une sorte de socle critique du PAF français aux côtés de l’inénarrable Télé 7 Jours.

La couverture donne le ton : Star Ac, Drucker, Manaudou, Lorie (« Bluffant ! » nous apprend le magazine) et Rama Yade. Entre populisme français et sarkozisme refoulé, il ne manque plus que notre bon vieux Johnny national pour compléter le cahier des charges gouvernemental. On le sait Télé Loisirs défend des valeurs drukeriennes de la télé et sais se montrer acéré quand il s’agit de télé réalité. Paradoxal quand on constate à quel point ses critiques de films sont d’une platitude effarante. L’hagiographie des stars du petit écran est la règle, mais uniquement dans un cadre conservateur. Il y a en effet une différence de traitement consternante entre ce que le magazine juge comme de la bonne télé réalité (comprendre vendeuse auprès de la ménagère de 50 ans et des grands-mères) et ce qu’elle sanctionne comme de la télé poubelle (comprendre vendeuse auprès des jeunes qui veulent du trash). On va y revenir.

Coincé juste après un lecteur qui s’inquiété qu’aucune chaine ne rediffuse la saga (« mythique ») du gendarme cet été (merde on a eu chaud), le beau Quentin de la Star Ac a droit à sa publicité gratuite. Photo torse nu comprise. Le garçon, qui a l’honneur de la couverture, est bankable, TL (je peux vous appeler TL ?) nous apprends qu’il est numéro un des ventes digitales et comme il est le dernier gagnant en date du télé crochet de TF1 il est honorable. Les mamies l’aime, la ménagère a voté pour lui et les gamines font craquer le morceau sur iTunes, bref tout est réuni pour que notre programme hebdomadaire se lance à sa rencontre lors d’un de ses rares répits. Et oui Quentin est français, Quentin n’a pas de répits, il travaille plus pour gagner plus. Page suivante on reste dans la télé réalité honorable : les agriculteurs qui cherchent l’amour. C’est rural, c’est bien. C’est français. L’amour du travail manuel, ça plait à papi ça. De la bonne télé pleine de fières vertus validées par notre hebdo préféré.

Mais attention ! Ceux qui croient naïvement que Télé Loisirs est juste un programme télé peuvent s’enfoncer le coude bien profond dans le globe oculaire ! Ici on a droit à de l’enquête et de l’avant première exclusive. Le magazine est carrément allé à la rencontre de Lorie qui, et c’est « bluffant », fait ses débuts d’actrice sur TF1. Séquence émotion quand on apprend qu’en même temps son amoureux Garou en fait de même. J’en ai versé une ou deux gouttes de pipi sous le coup de l’émotion. Les directeurs de com’ l’ont bien compris, faut pas trop jouer avec la patience du jeune. Deux pages sans télé réalité et il va zapper le magazine. Aussi on reprend sur du lourd : L’ile de la tentation. Et là on attaque tous en cœur : « bouuuuuuhhhhhhh télé poubelle ! C’est naze ! ». On l’a fait pas à Télé Loisirs, Quentin c’est un vrai grand chanteur mais Dany et Pierre ça sent le faux couple, bien « formaté pour la télé réalité » et le trash de TF1. Mais faut pas déconner, on dénonce, on accuse, … mais on en parle avec moult détails hein. Mais ça c’est la mauvaise télé réalité, la trash, la pas belle, la honteuse, caca, celle qu’on ne met pas en couverture. L’indécente dont on n’ose pas parler ouvertement. Oh ! Télé Loisirs c’est pas Entrevue, compris ? Là on est loin de l’honorabilité d’une Star Ac et de son gendre idéal, le beau Nikos.

Tandis que Rama Yade nous apprends qu’elle aime Dragon Ball Z et Olive et Tom, on tape dans le lourd du magazine. Trop de jeunisme risquant de fâcher TL avec sa frange intégriste (les vieux), on sort le Panzer du PAF, le bien nommé Michel Drucker, chantre d’une télé à papa convenu et complaisante. Chargé par le magazine de décryptée « son amie » Laure Manaudou, photos complices à l’appui : Michou en survêt Wimbledon (du coton, bleu à bande, top classe), futal remonté pour ne pas se mouillé les jambes, partage un moment d’intimité-bonheur avec Laure aux bords d’une piscine. L’émotion est palpable. Les derniers réfractaires (honte sur eux) seront conquis par celle où Michel et Laure promènent Cannelle (le toutou de la nageuse ou plutôt sa « nouvelle passion ») dans un parc. Pourquoi Michel Drucker au fait ? Bon ok ça émoustille les grands-mères mais de la à lui faire signer un papier… Ah mais oui c’est vrai, Michel il a présenté des émissions sportives dans sa jeunesse, du lourd hein, genre Stade 2. Il s’y connait le Michou, la preuve il pronostique que Manaudou va régler ses comptes aux JO et pourquoi elle y sera « plus forte que jamais » (remarquez il parlait peut être de son poids). L’article nous apprend aussi que Drucker a présenté Laure et son avocat à son ami François Pinault. Belle leçon de journalisme, dans mon prochain billet je vous raconterai comment j’ai présenté Mamadou Niang et son dentiste à Nicolas Sarkozy.

Malheureusement toutes les bonnes choses ont une fin. La lecture de ce trépidant article ayant eu l’effet désiré quant à ma visite aux waters je ne suis pas allé plus loin dans mon investigation. Dommage, j’aurais bien aimé lire quelques unes de leurs célèbres critiques de films argumentées et développées (trop d’ailleurs pour le français moyen). Du genre : « Le suspens laisse indifférent » ou « Isabelle Carré est sublime ». Sur ce je vous laisse, je vais me re-regarder le Vivement dimanche de ce week-end.

lundi 5 mai 2008

Consone, voyelle, voyelle, consone, voyelle. Cinq lettres : LOOSE ! Pas mieux.


Première étape d'une doublette d'articles consacrée au match OM-Lille, symbole du désastre olympien.


« Même sans espoir, la lutte est encore un espoir » (Romain Rolland)

Supporter l'Olympique de Marseille n’est pas une sinécure. C’est la loose magnifique avec un grand "L". Et la situation ne fait qu'empirer depuis la consécration européenne de 1993. Alors que des équipes comme Auxerre, Paris, Lorient, Strasbourg, Nantes, Nice, Nancy, Sochaux, Monaco ou Gueugnon (!!!) engrangent des titres, fut-ce des Coupes à Moustache, le grand Olympique - avec un "O" majuscule - enchaine le néant. Deux coupes à toto et un titre de CFA viennent perturber le train train décadent des supporters phocéens. Pour le reste, et dirons nous l'essentiel, c'est la loose, la loose avec un "L" majuscule. Si le parcours olympien est par tradition jalonné d'exploit en tout genre, et particulièrement européen, c'est toujours la loose qui l'emporte. La loose est aux marseillais ce que le football à onze est aux allemands. PSG-OM et OM-Parme de 99, la mauvaise série fin 2003, les deux défaites en finale de coupe, les sorties grandiloquentes en coupe d'Europe et dans la grande tradition : le match OM-Lille de ce dimanche 20 avril, véritable symbole du loosing à l'olympienne. Si à Marseille on ne gagne pas comme les autres, on ne perd évidement pas non plus comme les autres.

Depuis maintenant quinze ans, la courbe d'espoir du supporter marseillais est une ligne qui n'a jamais cessée d'onduler. Tout espoir, du plus fou au plus anecdotique, est immédiatement sanctionné par une déconvenue pleine de panache. A croire que l'Olympique de Marseille est l'antithèse d'un conte de fée : ici l'histoire se termine toujours mal. En quinze ans quels dénouements heureux ? Une deuxième place arrachée et inespérée l'an dernier, répondant à une troisième place honteusement abandonnée lors de la dernière journée l'année précédante. Peut on considérer une deuxième place comme une fin heureuse pour un "grand" club au palmarès (provisoirement) bien fourni. Tout le monde parle des déboires du Paris Saint-Germain. Certes. Paris sera peut être pour de bon en D2 la saison prochaine. Qui sais. Mais Paris est très bien partie pour s'offrir un doublé Coupe de France / Coupe Moustache. Et rien que sur cette année le bilan est radical : Paris, 2 titres / Marseille, 0 titres. Oui. Mais une participation à la Champion's League répondrons les fiers à bras (ou Pape Diouf). La gloire. Si on veut enfoncer l'inenfoncable : sur les fameuses 15 dernières années, Paris c'est 5 Coupes de France, 3 Coupe de la Ligue, 2 Trophées des champions, une Coupe des coupes (on ne rigole pas), et un titre de champion. Soit 12 titres à 0. Et si l'on veut fanfaronner avec nos deux coupettes à toto il faut considérer que Paris en a une. Vous préférer 13 à 1 ?! Pour pousser la blague un peu plus loin, sur ces éminentes 15 dernières années Auxerre c'est 7 titres, Strasbourg 4, Nantes 6, Bordeaux 4, Lens 5, ... en comptant nos si chères Totos. Tout ça à 2 bien entendu.

Comment expliquer que Paris remportent 11 trophées nationaux en 15 ans, ne serait-ce que quelques Trophées des champions, et que Marseille ne soit pas capable d'accrocher une misérable Coupe de la Ligue. La seule performance Olympienne dans le registre est une demi-finale… Une demi-finale en 13 ans ! Et encore pitoyablement abandonnée à domicile face à Monaco. Espérer une Coupe de la Ligue, c’est dire l’ampleur du désespoir. Pendant que Gueugnon, Lorient, Nancy, Nice ou Strasbourg s'offrent des coupes, les marseillais amassent l’argent des stars qu'ils contribuent à crées. Si les chiffres ne permettent que trop bien de rationaliser le désespoir marseillais, c'est encore émotionnellement qu'il est le plus palpable, entre résignation et colère, impuissance et dépit amoureux. De moins en moins le supporter se surprend à espérer, à croire, mais les rares fois où le piège se referme la sanction est immédiate. Il n'y a pas de place pour l'espoir dans le cœur d'un marseillais.

La ritournelle est classique chez le supporter déprimé : avec tous les joueurs passés rien que ces dix dernières années on pourrait remporter la Champion's League tous les ans. C'est sur, mettez un entraineur à la barre d'une équipe composée de joueurs tel que Drogba, Blanc, Ravanelli, Dugarry, Pires, Maurice, Ribery, Cissé, De la Pena, Gallas, Van Buyten, Flamini, Barthez, Mido, Meriem, Leboeuf, Kopke, Nasri, Valbuena, Alfonso, Lizarazu, Weah et compagnie... Mais encore faut-il être capable de les garder suffisamment longtemps pour les réunir. Sans même parler de garder nos jeunes assez longtemps pour qu’ils réalisent une année au sommet avec l’Olympique.

Supporter l'OM c'est supporter une série de codes que tout un chacun se doit de connaitre pour prévenir les déconvenues. Quelque soit l'équipe, quelque soit sa force, il y a une série d'éléments qui font qu'on peut parler d'un jeu "à la marseillaise" comparable à celui à la nantaise. La côté glorieux et explosif en moins.

En voici quelques uns :

- Sachez que peu importe l'ampleur du score (avec une nette préférence pour 2-0) les marseillais encaisserons toujours un but à 5-10 minutes de la fin pour faire trembler de peur leur supporters. Peut être parce que finir un match avec une avance confortable manque de panache... Cette règle est également applicable en cas de match aller retour. Une victoire 3-0 à l'aller offrira nécessairement un 0-2 des familles au retour. Généralement but en fin de première mi-temps puis angoisse aux classiques 5-10 dernières minutes. Il faut savoir qu'à Marseille c'est une tradition d'arrêter de jouer quand le score est breaké. En esthètes du football les joueurs apprécient de se poser un peu pour regarder comment joue l'adversaire.

- Autre règle inéluctable, les corners des 10 dernières minutes seront toujours, et ce quelque soit le score, tirés à deux. Histoire de gâcher. Dans le même ordre d'idée il est de coutume à Marseille que les tireurs de corners expédient systématiquement le ballon sur le premier défenseur qui campe sur la ligne de la surface de réparation. En 10 ans aucun entraineur n'a jamais appris à un tireur de corner marseillais à lever un ballon. Messieurs les tacticiens adverses, inutile de vous échiné à mettre le joueur le plus grand dans cette position, les joueurs olympiens sont de fins techniciens et sont parfaitement capables d'ajuster leur corner à la taille du joueur adverse. Ironiquement le même joueur appelé en sélection deviendra un tireur d’élite dans l’exercice. Les ballons Adidas « OM » doivent êtres trop lourds.

- Dans le même registre, depuis Ravanelli il y a presque dix ans, hormis d'ignobles bourrins (Taiwo, Andre Luiz, ...) aucun joueur marseillais n'a jamais réussi à frapper convenablement un coup franc. Jamais. L’OM est la seule équipe qui ne fait trembler personne lorsqu’elle obtient un coup franc plein axe à la limite de la surface de réparation. Même Nancy en claque une petite moyenne grâce à Benjamin Gavanon (tiens donc).

- Enfin, une règle de mise en garde pour les supporters occasionnels qui voudraient se payer un match de gala, du genre match d’élite ou revanche ultime. Vous qui venez de claquer un mois de salaire pour une place latérale en Ganay haut, préparez vous à encaisser un but dans les premières minutes histoire de briser le moindre espoir. Avec un peu de chance la branlée sera plus ou moins sévère. Faut s’y préparer, c’est tout.

Si le foot est l’opium du peuple il est aussi la philosophie du comptoir. Alors rendons hommage aux grands penseurs par une conclusion intellectuelle :

« C’est quand on n’a plus d’espoir qu’il ne faut désespérer de rien » disait le philosophe latin Sénèque. Sur quoi répond Morgan Freeman, philosophe hollywoodien, « L’espoir c’est dangereux. L’espoir peut rendre un homme fou ». 1-1, balle au centre.

samedi 19 avril 2008

Ils ont tués les années 70 !


Dans notre monde de débauche l’ignominie est partout et des gens sans scrupules n’hésitent pas à réduire au néant quelques belles choses pour une poignée de dollars. Monstres !


Dans la vie il y a certains préceptes qui sont globalement efficaces. On sait qu’on peut leurs faire une confiance limite aveugle, ils ne nous décevront jamais. Celui consistant à affirmé que le « truc » en trop est fortement dispensable en fait partie. Le verre de trop, le match de trop, le jeton de trop, la dispute de trop voire le coup de trop pour un gangster. Vous avez pigé le truc. Cette mise en garde en forme d’adage ne s’applique que trop bien à la série That 70’s Show. Qui ne connait pas cette sitcom hilarante restituant avec panache la jeunesse et l’ambiance des inénarrables seventies. A l’image d’un Friends ou de toutes autres séries typées « groupe d’amis » tout le charme réside dans l’alchimie entre les personnages et le talent des acteurs qui la sublime. Un subtil dosage des personnalités, toujours en suspend sur le fil du grotesque, est la clé de la réussite.

Sur des bases ô combien classiques, le 70’s Show faisait pourtant souffler un vent de fraicheur. La galerie de personnages est parfaite, toujours justes ils se complètent avec bonheur. Eric le fan de Star Wars, geek avant l’heure, Hyde le rebelle taciturne et paranoïaque, Kelso le débile profond, Fez le pervers étranger, Donna le grand échalas et Jackie la peste insupportable. Cliché total, efficacité maximale. Ajoutés à cela des seconds rôles ciselés et vous obtenez un cocktail détonnant à base de délires psychédéliques, rêves imagés et tournettes fumantes. Un exploit d’autant plus grand que sur un postulat de départ restreint la série a tenue sept saisons sans s’essouffler.

Et puis il y a eu le coup de trop, comme toujours. Au terme d’une saison 7 drôle bien qu’en roue libre, Topher Grace a.k.a Eric Forman quitte la série, scénaristiquement pour l’Afrique, officieusement pour les rêves de gloire cinématographiques de l’acteur. Ashton Kutcher ne trainera que quelques épisodes de la saison 8 avant de se faire également la male pour un prétexte scénaristique tout aussi futile (videur d’une boite de strip à Chicago, ouais). Commencée boiteuse cette saison 8 devient franchement navrante. Comme en panne d’inspiration, les scénaristes grossissent à outrance et sans fondement les traits de personnages que sur-jouent désormais des acteurs ridicules étonnamment plus dans le ton. Auparavant les traits étaient gros mais ne tombaient jamais dans le ridicule grâce à la justesse des interprétations. Privés de la dynamique de groupe, les personnages se retrouvent à cabotiner isolement, comme une succession de gags lourds et déjà vu sans aucun liens logiques.

Pour combler le vide laissé par les deux piliers Kelso et Forman, la série octroie un peu de gloire à certains seconds rôles (les parents) et confère le statut de « stars » à des Fez et Jackie en constante auto parodie. Comme on pouvait le craindre, pour gonfler le groupe, les scénaristes sont tombés dans l’écueil du remplacement et ont ajoutés des nouveaux personnages totalement dispensables : le retour du rigolo Leo frôle désormais le ridicule, l’épisodique (mais craquante) Samantha, stripteaseuse et femme de Hyde, n’apporte strictement rien et enfin le vrai « nouveau » Randy est tout simplement pitoyable. Tombé comme un cheveu sur la soupe, Randy et sa choucroute capillaire s’insère immédiatement au groupe, comme si de rien n’était. Et on sait tous combien c’est énervant de voir un nouveau faire comme chez lui (dans la vie ou dans les séries, syndrome Hartley). Le hic c’est que son personnage est sans personnalité et incarné par un acteur ridicule qu’on croirait tout droit sortie d’un quelconque teen movie (ce n’est pas pour rien qu’il jouera en suite dans Sexy Movie). Sa future relation avec Donna est archi prévisible dés le premier épisode, comme s’il fallait nécessairement rééquilibrer des amourettes misent à mal. L’inconcevable rupture d’Eric avec Donna, artifice scénaristique lamentable, ne fait que confirmer cette liaison amenée au bulldozer par les scénaristes.

Car dans cette saison tout est fait au bulldozer, plus rien n’est fin ou subtil. Les scénarios sont incohérents (sans raison Fez deviens l’espace d’un épisode le super protéger de Kitty, puis plus rien, retour à la normale au suivant), les gags sont lourds et sans relations entre eux. On assiste désespéré à une succession de pseudo « bons mots » et gags de potache mou et peu inspirés. Le plus désespérant étant les personnages surjoués en permanence. La perversité de Fez est développée à outrance et martelé tout au long des épisodes, Jackie devenue gentille n’est plus crédible en peste éculée, Donna et Hyde sont insignifiants et Red Forman en est réduit à botter les fesses d’Eric rétroactivement pour assurer la dose de leitmotiv pendant que sa femme joue les ivrognes doux dingues.

Le changement de générique symbolise la rupture. Fini la voiture et désormais Eric et Kelso. Place à Randy, Léo et une intro chantée reprenant le fameux « cercle ». Presque le seul truc un tant soit peu réussi de la saison mais où Randy parvient une fois de plus à être déplacé et ridicule. D’une série mythique le 70’s Show est passé au statut de sitcom navrante où chaque épisode ne nous arrache pas le moindre sourire. Peut être visent t’ils une diffusion sur la 6 ? Si certaines séries comme Friends ont baissé de niveau sur la fin cela reste honorable, idem pour un Malcolm qui a clôturé son existence en fanfare. Mais par avidité les producteurs ont ici voulus faire perdurer une série amputée d’un tiers de ses membres historiques et ont complètement noyés le poisson. Pénible à regarder et complètement ridicule, la saison 8 est incontestablement la saison de trop. Navrant.

jeudi 3 avril 2008

Les collections de canettes de Coca Cola et la prévention de la délinquance juvénile !


Pas tant un plagiat qu’un hommage à Richard Meltzer, cet article est avant tout une prise de conscience née de la lecture de l’auteur de Gultcher. Ca vous décomplexe et vous permet d’écrire sur tout et n’importe quoi en ayant presque l’air… cool.


Hello L.A. ! Alors que le monde s’émeu soudainement et grossièrement d’une pauvre banderole, il convient de parler de sujets autrement plus délicats. Dans la vie de certains hommes, parmi lesquels je me trouve, prennent place toutes sorte d’épreuves existentielles telles que l’adolescence, les filles, la drogue, la musique rock, être un homme qui conduit une New Beetle et sa collection de canettes de Coca Cola. Voila un sujet improbablement passionnant mais ô combien conflictuel. Si vous vous lancez dans cette dépendance sachez que toute une série d’obstacles et de dilemmes se dresseront face à vous. Il conviendra de faire des choix, d’endurer des supplices et de faire fi des sarcasmes. Mais rassurez vous je suis là pour vous alerter à défaut de vous guider.

Toutes sortes de légendes urbaines circulent sur la célèbre marque qui pétille. Le Coca Cola contiendrait de la cocaïne, le père noël lui devrait sa couleur rouge voire même l’aurait crée. A cela on peut répondre un truc comme : non, oui, non. Non il n’y a pas de drogue dans le Coca, si ma mémoire ne me fait pas défaut il y a eu un dérivé il y a fort longtemps lors de sa création mais plus aujourd’hui. Quant à savoir si Coca Cola a crée le père noël ou en a changé la couleur, toutes sortes de vérités circulent. Mais, non, Coca n’a pas crée le père noël, il l’a probablement popularisé ou remis à la mode, mais il ne l’a pas crée. La « vérité » (car tout les sites en traitant en détiennent une) la plus courante est qu’ils avaient besoin d’une bonne image publicitaire et qu’évidement ils ont affublés le gentil papa – vert à l’origine – de la couleur de la marque. Ce qui met au moins fin aux spéculations comme quoi le père noël serait communiste. Mais honnêtement on s’en fou un peu non ?

La plupart des gens se sentent obliger d’être indignés à la découverte de cette « vérité » qui renforce leur vision mercantiliste de noël et les confortent dans leur vaine rébellion contre un système qu’ils approuvent secrètement au fond d’eux. Le père noël est désormais rouge. Grand dieu. A défaut de preuve il ne s’appelle pas Patrick (mais Nicolas), n’est pas irlandais et a encore le droit de se changer. Vous changez bien de couleur de vêtement vous ? Vous portez des t-shirts de pub non ? Et personne ne râle. N’est pas Johnny Cash qui veut. Et puis honnêtement vert c’est moche. Pourquoi pas jaune tant qu’on y est ? Ok Coca Cola a peut être dicté la conduite de toute la planète en imposant la couleur rouge lors des fêtes de noël, mais ce n’est pas plus mal, c’est même joli. Et puis ? Coca a imposé le père noël. Amen. On a laïcisé les fêtes de noël (du moins là où le papa n’est pas sanctifié). Jésus reste dans sa crèche et franchement ce qui intéresse les enfants à noël c’est le papa noël, pas la naissance de J.C. Et les seules personnes que ça dérange c’est les catholiques. A croire que seule une entreprise de l’ampleur tentaculaire de Coca peut faire de l’ombre à l’influence papale. La religion n’est plus le centre d’intérêt de noël et personnellement ca me comble d’aise. Qui se plaint que les chocolatiers aient désacralisé pâques ?

Mais revenons, non pas au sujet, mais à un père noël apparemment popularisé par Coca Cola, rouge, avec du sucre et de la caféine. Imaginez que le père noël soit resté cloitré en Finlande, que Coca n’en ai pas fait une sorte de héro de télé réalité. Outre le fait que les petits finnois soit les seuls à se gaver de cadeaux et que le boulot du père noël serait franchement plus simple, la situation pourrait être dramatique.
Je m’explique. Comment le petit Kevin, 12 ans, pourrait il se payer une Playstation 3 à 800€ ou un I-Phone à 600€ si le père noël n’existait plus ? On est en France, Saint Nicolas n’existe pas (ou du moins pas sous la même forme). Même en rackettant ses petits camarades pour agrémenté les maigres étrennes de mamie il ne pourrait pas se payer la console de ses rêves avant d’être un adulte plein de pouvoir d’achat, bouffé par le système, qui de toute façon n’en a plus rien a faire de ces jeux de dégénérés.

C’est bien simple. L’année scolaire dure de septembre à juin, soit 10 mois. Chaque mois comprend 4 semaines de 7 jours auxquels on enlève les weekends et les mercredis après midi ce qui nous laisse 18 jours mensuels. Chaque jour comprenant 2 récrés de 15 minutes et Kevin étant dégourdi « dans la moyenne » (il n’est pas encore un mollusque puisqu’il n’a pas de PS3 et que sa Xbox 360 est has been et que de toute façon il n’en a pas puisque le père noël n’existe plus, bref), il peut racketté, admettons, 3 camarades par jour si on part du principe que statistiquement il en y en aura toujours un de plus résistant qui occupera une récré à lui seul. Le « salaire » d’un collégien n’est pas énorme, la cantine est prépayé et tout juste a-t-il 2€ pour s’offrir un duo Snickers / Coca au gouté (si tant est que Coca soit populaire vu que dans ce monde parallèle ils n’ont pas utilisé le père noël et les biens pensant sont en paix). Ou à la limite une pomme pour faire plaisir à un quelconque ministre de la santé. Ca nous fait 6€ par jour. Or un ado ça n’épargne pas avec sérieux, ça dépense à côté. Y a pas de raison que Kevin il n’ait pas son Snickers ou une nouvelle sonnerie de portable. Mettons donc 4€ par jour, multipliés par 18 jours pendant 10 mois et on obtient la coquette somme de 720€.

Mais il faut déduire à cela les vacances (au moins 6 semaines), la maladie (facile 2 semaines), les renvois pour violences sur autrui (allez 2 semaines), les foots à la récré parce que le boulot ce n’est pas tout (4 semaines minimum), les grèves (2 semaines), les absences de profs (1 semaine s’ils sont sérieux) et autres péripéties (1 semaine tiens). Soit rien que là 18 semaines de moins, soit 4,5 mois sur 10. Ca ne fait plus que 396€ et encore en travaillant d’arrache pied et à condition d’être un des caïds de l’école (ce qui n’est pas donné à tout le monde). Bref tout juste de quoi s’offrir une manette, une carte mémoire et un jeu d’occasion. Autre solution, la voler à un gosse de riche ou pire, puisque la disparition du père noël entraine de toute façon une spirale de violence, la braquer dans un magasin. A 12 ans ça la fout mal.

Bien que le sort du petit Kevin vous émeu au plus haut point, je sais ce que vous vous dites. Ne se serait-on pas un peu éloigner du sujet initial et vous ne nous prendriez pas un peu pour des truffes. Voyons, je ne me permettrai pas (oh mon dieu où est mon Bescherelle). Et n’ayez crainte j’y reviens puisque si vous lisez ceci c’est que 1) vous vous passionner pour la canettophilie amateur ou 2) vous n’avez franchement rien à faire de votre vie. Notez que l’un n’empêche pas l’autre. Ceci étant, collectionnez les canettes de Coca Cola est un art difficile. Déjà ça prend beaucoup de place et ce n’est pas particulièrement esthétique… bien que le collectionneur de canettes Tropicana soit probablement plus à plaindre. Ensuite il faut savoir se fixer des limites selon deux axes : 1) la collection forcenée et 2) le tout collectionné. Deux notions qui se rejoignent.

Dans le premier cas il est question de savoir si on est monomaniaque ou pas. Les canettes de Coca sont identifiées par un code qu’il est difficile de percer à jour : deux lettres ou plus identifie le produit (CR pour le Coca de base par exemple) mais le numéro qui suit ne répond à aucune logique. Et vu qu’il n’existe aucun catalogue (mais que fait internet ?!) on est mal embarquer. Globalement un code unique représente un design de canettes en faisant fi des micros variations. C’est donc là qu’opère le choix. Faut il collectionner les canettes à chaque changement de design (et donc de côte) ou bien faire les choses à fond et conserver un exemplaire dés qu’il y a le moindre micro changement tel une pastille ou pire le liseré en haut des canettes qui selon les modèles varie en épaisseur et constitue un vrai dilemme pour le passionné. Ca peut très vite vous compliquer la vie croyez moi. Deux canettes parfaitement identique, mais l’une a un liseré plus épais que l’autre. Et une canette ça n’a pas le volume d’un timbre.

Ce choix peut induire le suivant. Faut-il tout collectionner ? Normal, Light, Zéro, Vanille, Cherry, Sans caféine, Sans sucre – Sans caféine, Lemon, Sango, Black et j’en passe, les variations se multiplie. Que choisir ? La collection de base, très classieuses, ou se focaliser sur une autre catégorie ? Moi je garde plus ou moins tout. Surtout du normal puis un peu du reste quand une nouvelle déclinaison ou un nouveau modèle sort. Car il y a de quoi faire : 33 cl, 25 cl, 50 cl, collections estivales (foot, rugby, festivals, …) et compagnie. Si vous décidez de tout garder, outre un évident problème logistique, se posera le pire des soucis : acheter et boire certains de ces breuvages. L’ultime recours demeure l’évier. Avant cette solution radicale, plusieurs réponses. Pour le Light vous avez forcement auprès de vous quelqu’un qui veut faire un « régime ». Pour le Zéro idem, ne vous laissez pas abuser par la publicité c’est du Light plein d’aspartame. Quant au diabolique Sans sucre – Sans caféine, véritable création du démon, je vous déconseille fortement d’y toucher et de ne le faire boire que par une personne à qui vous voulait vraiment du mal, on parle tout de même de souffrances inimaginables infligées à un être humain. En plus la canette est moche.

Il vous faudra veiller aussi à ce que ces amis qui « dépannent », en vidant pour vous les canettes qui fourmillées au fond du frigo, ne les abimes pas. Du genre arracher la languette d’ouverture. Car là, non seulement il faudra tout recommencer (perte de temps et d’argent) mais pire, depuis le temps qu’elle végétée au réfrigérateur il y a fort à parié qu’on ne trouve plus ce modèle de canette en rayons. Alors méfiance. Un canettophile averti en vaut deux.

Aussi, fort d’une expérience de plus de dix ans en canettophilie (donc cinq exclusivement Coca) je vous conseille un panachage. Une base minutieuse de classique et pourquoi pas de certaines variantes (vanille, cherry, …) selon vos gouts, elles ne changent pas souvent et sont jolies. Ensuite optez pour la première édition des nouveautés et un exemplaire de chaque à chacun des remodelages majeurs (comme récemment avec les canettes « épurées ») en écartant les broutilles telles que les pastilles informatives ou les concours. Pour le classement faites comme bon vous plaira et comme vous le pouvez, par modèle ou type, peu importe.

Un dernier conseil avant de vous quitter : profitez ça ne dure que jusqu’au mariage. N’oubliez pas non plus qu’un pack éventré c’est tout à fait légal et qu’on déniche des numéros lors de collections en fouinant dans les frigos des supermarchés ou au fond des étalages. Faut se bouger un peu et croyez moi, portez vos découvertes jusqu’à la caisse c’est du sport !

Sur ce bonne collection et rassurez vous, manger des Mentos avec votre verre de Coca ne devrait pas vous tuer, du moins en théorie.

mardi 1 avril 2008

Et si on poussait Raoul Cauvin vers la retraite ?


Enonçons avec une habituelle mauvaise foi ce que tout le monde pense tout bas. Il est grand temps de faire la révolution fut ce t’elle en douceur.


Cauvin c’est le scénariste historique du journal de Spirou, tous les amateurs de bandes dessinées connaissent son histoire. Entré comme lettreur en 1960 aux éditions Dupuis il devient vite scénariste de nombreuses séries du journal à tel point que certains numéros de l’hebdo ressemble à des 100% Raoul Cauvin. On en viendrait presque à croire que tous les scénaristes du monde s’appellent Cauvin. L’homme à la moustache, dont le canapé est probablement le plus célèbre du neuvième art, fêtera ses 70 ans cette année. Oui comme le journal de Spirou. A cette occasion, et dans la mouvance d’une énième volonté de reformulé l’hebdo, si on offrait à Raoul Cauvin une retraite bien méritée ?

Je ne suis pas sur que l’intéressé y soit favorable mais il est peut être temps d’arrêter le massacre. Ou du moins de commencer à le réduire. D’ici quelques numéros et afin de fêter en grande pompe ses 70 ans, Spirou va une fois de plus faire peau neuve. Pas vraiment une nécessité quand on sait que la nouvelle formule en vigueur depuis deux ans avait enfin réussi à rendre de sa superbe à un journal qui avait lamentablement sombré à la fin du règne de Thierry Tinlot. Les séries de qualité (et bien dessinées !) sont enfin de retour, le rédactionnel est sympathique et les initiatives inspirées. Tout au plus on regrettera que l’envie de nous faire redécouvrir les trésors Dupuis se soit quelques peu essoufflée après un démarrage en fanfare. Profitons donc de cette occasion pour laisser la place aux jeunes car finalement, aujourd’hui, l’une des seule « série » tout juste sympathique où apparait le nom de Cauvin demeure « Raoul scénariste de choc » qui narre gentiment les aventures du scénariste, mais ironiquement une série épisodique à laquelle il ne participe pas puisque le scénario est assuré par son fils spirituel (niveau quantité) Zidrou.

Raoul Cauvin est, ou fut, un grand scénariste, c’est indéniable. Avec un style inimitable et plus ou moins de bonheur il narre depuis des années et des années et des albums et des albums les aventures de héros comme les Femmes en blanc, l’Agent 212, Pierre Tombal, les jungles perdues, les Paparazzi, Cédric, CRS Détresse, Pauvre Lampil, Cupidon, les Psy, Sammy, les Tuniques bleues et bien sur éphémèrement Spirou et Fantasio, pour ne citer que les plus connus. Des séries qui ont bercés notre jeunesse et ont longtemps étaient savoureuses mais qui sont aujourd’hui, à de rares exceptions, usées jusqu’à la corde. En partie parce que depuis tant d’années on le connait notre Raoul et ses scénarios sont devenus particulièrement prévisibles, ça tournent quelque peu en rond. Le bonhomme ne fait plus trop d’effort, il opère en roue libre et selon un schéma de gag bien établit pour livrer ses 80 scénarios par semaine. La plupart de ces gags sont aujourd’hui faciles et convenus pour ne pas dire tout juste gentillets. Et c’est bien dommage, car s’il fut longtemps un pilier du journal et un gage de qualité on frise aujourd’hui l’overdose Cauvin. Personnellement je zappe désormais la plupart de ses séries alors que je suis par nature un partisan de la théorie du « ça prends cinquante secondes pour lire un gag alors pourquoi s’en privé si le dessin n’est pas reboutant ».

Comme toute démonstration a besoin de preuves et de faits, prenons les trois derniers numéros de Spirou hebdo.

Trois mille six cent quarante huitième numéro : le modèle à suivre tant il est peu chargé avec uniquement une publication old school des jungles perdues qui ravira les amateurs. Avec juste une série ou deux par semaine on élimine en douceur et tout le monde est content. On n’est pas non plus obligés d’avoir deux albums de chaque série par an…

Trois mille six cent quarante neuvième : Cédric, probablement le dernier bastion un minimum convenable, orne la couverture. A l’intérieur le gag est « rigolo » et ouvre de nouvelles perspectives à une série qui s’essoufflée un peu. Le schéma « Cédric est amoureux de Chen qui ne comprends rien » ça allait un moment et l’ajout d’une troisième partie à l’affaire, si il n’a rien de bien innovant, devrait au moins pimenter un peu l’histoire. Pour les Psy le constat est moins glorieux. Voilà l’exemple type d’une série au sujet vite tari qui commence vraiment à patiner après 14 albums (!!!). Les Psy ça me faisait gentiment sourire il y a une dizaine d’année au point de me fendre d’un album lors d’une opération spéciale à 2€. Aujourd’hui je supporte de moins en moins la répétitivité des gags et l’aspect définitivement usé du sujet. Même constat pour Pierre Tombal qui suit la suite des jungles perdues. Voilà bien un autre exemple de série usée jusqu’à la corde dont les histoires finissent par se ressembler mais qui surtout n’est plus : ni drôle, ni bien trouvée. En guise de finish on enchaine par un gag mollasson des femmes en blanc. Pas de quoi sauter au plafond mais ça se lit. On notera au passage que les séries estampillées Cauvin bénéficie généralement de gags en plusieurs planches.

Trois mille six cent cinquantième numéro, guère de place au milieu d’un spécial Plunk et d’un long récit de Marzi. Les jungles perdues sont là tout comme l’Agent 212 et un gag au ras des pâquerettes. Deux demi-pages de Pierre Tombal dispensables plus tard on tombe sur la série la plus affligeante : Cupidon. Rigolote - dira t’on par charité - il y a quelques années, cette série est devenue tout simplement insupportable. Le petit ange ailé n’est plus le héro, il est aujourd’hui le simple faire valoir d’un loser à lunettes qui cherche désespérément à conclure avec une succession de filles dans un parc. Sur ce postulat de départ déjà ultra répétitif viennent s’ajouter des histoires consternantes et des « gags » dont on ne saisit même pas à quel moment ils peuvent être drôles. On passe surtout le plus clair de son temps à se demander pourquoi, mais pourquoi, Cupidon ne met il pas fin à notre calvaire en décochant une flèche sur une des filles pour que le bien nommé Raphael puisse enfin assouvir ses bas instincts et vivre sa vie bien loin de nos yeux. N’est ce pas le rôle de Cupidon et celui qu’il a tenu pendant de nombreux albums ? D’ailleurs quelqu’un les achète encore ces albums ? Alors pitié, Cupidon, achève la bête mourante et décoche ta flèche. Que ce soit sur une fille pour la rendre amoureuse ou sur le nouveau « héro » pour l’achevé, tu nous rendras bien service.

Sachant qu’on n’est pas en période annuelle de Tuniques bleues et que Cédric n’a pas encore vraiment repris ça reste beaucoup de bruit et de pages pour presque rien. Les séries sont pour le moment sauvées du désastre par un dessin généralement agréable. Lambil à une finesse et un sens du détail qui peine de plus en plus à combler la profondeur abyssale des derniers albums de Blutch et Chesterfield, Laudec malgré un passage glacial à la palette graphique tire son épingle de Cédric avec son dessin atypique, Bercovici a un style inimitable qui rendrait sympathique la plus affligeante des séries, Hardy colle à fond à son ambiance et même Malik a un bon trait sur Cupidon.

L’heure est peut être venu de tourner une page. Quelle solution ? La question est difficile, une reprise serait envisageable, mais si Cauvin tourne lui-même en rond le gros souci viens surtout de séries déjà limitée scénaristiquement qui pour la plupart atteignent la grosse dizaine d’albums et son rongées jusqu’à la moelle. Les supprimer semble encore plus délicat. Autant la disparition d’un Cupidon voire même d’un Pierre Tombal - pourtant vétéran - passerai, autant celle d’emblème Dupuis comme les Tuniques bleues ou Cédric serait plus compliqué. Quoi qu’il en soit, bon courage à celui qui prendra la décision d’annoncer à Raoul qu’il est temps de se reposer…

vendredi 28 mars 2008

Thierry Gilardi n’est pas le chanteur de Nirvana !


Ne nous laissons pas submerger par les émotions et la sympathie que nous procure finalement le bonhomme. Analysons à froid et sans objectivité pourquoi il ne faut pas glorifier le désormais ex présentateur de TF1.


Thierry Gilardi est mort. C’est bien triste. Mais il faudrait tout de même voir à ne pas le sanctifier trop vite. On a tendance, dès qu’une personnalité des mass medias meurt, surtout jeune, a crier au génie. Alors oui, bien sur, ce décès est un drame humain, encore jeune le présentateur (on ne va pas insulter les journalistes hein) laisse des enfants et une famille. Que ce soit une grande peine pour ses proches et ses collaborateurs ne fait aucun doute. De manière plus globale, que le décès d’un homme de 49 ans soit une triste nouvelle pour tout être humain se conçoit aisément. Mais que ce soit un drame pour le « journalisme sportif » (rires) faudrait pas pousser Thierry Rolland à la retraite.

Thierry Gilardi c’est qui ? C’est celui qui aux côtés de Charles Bietry à bercer notre enfance / adolescence sur Canal + à une époque où le service des sports de la chaine cryptée était réputé de qualité et avant-gardiste. Un bon souvenir qui comme tout bon souvenir se révèle rétrospectivement un peu pale. Aujourd’hui la simple évocation d’un duo Gilardi / Bietry fait froid dans le dos. Mais en cette époque où les clubs français brillaient (avec modération) en coupes d’Europe, le Thierry était honorable. Supportable dirons les mauvaises langues. Car à ce Gilardi « professionnel » cuvé 90’s a rapidement succéder un jumeau horripilant préparant avec la douceur d’un Panzer le passage à TF1.

Tout supporter marseillais qui se respecte garde, non sans un frisson de terreur, le souvenir d’un but de Pauleta au Parc des Princes. Ce jour là, Gilardi le hurleur nous a gratifié d’un grand moment de télévision lorsque, suite au but du portugais, il a éructé (oui éructé) un historique « et c’est le but de [reprise de souffle] PEDRO MIGUEL PAAAAAUUULETAAAAAAA ! ». Je conçois qu’il ait du mal à contenir sa joie objective, mais il aurait pu nous épargner l’état civil de l’aigle des Açores, du genre « et c’est le but de Pedro Miguel Carreiro Resendes Pauleta, 31 ans, 1m80, 70 kg, fils de Manuel Luis Fernando Pauleta et Conchita Ramirez Luis Fernandez ». Imaginez d’ailleurs ce but par le duo Bietry / Gilardu : « et c’est le but de Pedro Miguel Paaaaauuuuletaaaaaa », « ah Thierry là en ce moment Pauleta il doit penser au frère de son cousin décédé l’an dernier et il doit se dire « je vais lui dédier ce but en levant les bras au ciel », il doit être submerger d’émotions, il doit se remémorer les parties de foot sur la plage au Portugal et les Feijoada à transmontana que leur préparés sa grand-mère Manuela. D’ailleurs il me confiait avant un Metz / Bordeaux en 2002 penser souvent à elle ». Dur, je sais.

Son transfert à TF1, sonnant le semi-glas de l’increvable Thierry Rolland, a au moins eu le mérite de ne pas froisser les habitudes de nabab de Jean-Michel Larqué puisque, ça n’aura échappé à personne, les deux Thierry ont le même prénom. En revanche le déjà horripilant Gilardi fin Canal + n’a pas résisté à la beaufisation en passant sur la chaine présidentielle. Ses performances tant en match qu’au sein d’un Téléfoot définitivement vidé de tout contenu se passent de commentaires. Mais finalement le plus grand reproche que l’on peut faire à Thierry Gilardi c’est Denis Balbir. L’accession au star system via les soirées « Champion’s League » (grand moment) puis son retentissant transfert ont ouvert la voie de présentateur vedette au pire gominé que la télé ai jamais connu. L’homme qui fait passer Christophe Josse et Patrick Montel pour des antidouleurs. L’éructeur en chef, l’homme qui a réinventé la langue française pour l’adapter au football et a ainsi dicter une ligne éditoriale à ses successeurs avant de filer faire le guignol sur la deuxième chaine. Denis Balbir. Le phénomène dénué de tout humour qui traine en justice des journalistes fictifs. Finalement Gilardi ce n’était pas si mal.

Ce qui nous emmène à entendre « Thierry Gilardi c’était mieux que Thierry Rolland » (je ne suis pas totalement sur en fait). Mais Gilardi c’est mieux que Bietry, Balbir, Josse, Adam, Sacomano, Assouly, Ruiz et compagnie. Oui finalement Gilardi c’est presque le top des présentateurs de seconde zone (catégorie située juste derrière une poignée de présentateurs sobres à défaut d’être exceptionnels), la crème de la crème, l’élite, et c’est ça qui est grave. Quand la nullité est élevé eu rang de référence faute de mieux. La starification et le beaufisme aidant.

Alors, oui, ce décès est comme tout décès un drame humain. Le monsieur est probablement sympathique dans la vie (bien que ce ne soit pas les échos que j’en ai eu) mais par pitié qu’on n’en face pas un grand présentateur ou pire… un grand journaliste. Historique faute de mieux, certes, mais efficace et supportable non. N’élevons pas au rang de mythe la présentation fouteuse à la française où il faut nécessairement comblé la moindre seconde d’antenne comme si le téléspectateur abruti ne pouvait pas se passer de garde chiourme et risqué de sombrer d’ennui en se contentant de l’ambiance du stade… ce lieu où se pratique le football, sans palette ni méga zoom. Les positivistes hippies garderont probablement en mémoire la paternaliste finale de Coupe du monde 2006 ou la lumière qui jaillit du pauvre Laurent Blanc, moi je suis marqué à vie par son « Pedro Miguel Pauleta » jubilatoirement décomposé. Le verre à moitié vide en somme. Alors par pitié, ne laissons pas Thierry Gilardi être le Kurt Cobain du commentaire footballistique.

jeudi 13 mars 2008

Paris Hilton au supermarché : de l’utilité des journaux people !


Ce récit d’anticipation est un délire insomniaque gribouillé en urgence une nuit où le sommeil avait raté le dernier métro du dodo. Ceci explique cela.


Je lis Public, Voici et compagnie… et je n’ai pas honte. Pensez-vous ! C’est ça le vrai pouvoir aujourd’hui, la poésie des temps modernes. Vous croyez quoi ? Vous vous imaginez déclamer des vers à votre boulangère. Non. De nos jours le vrai pouvoir c’est le potin, le menu fretin d’une société consumériste, rejetons dégénérés de la première chaine.

Sérieux. Vous vous imaginez dissertant philosophie avec la caissière du supermarché. Ou pire… de politique ! Oh non, personne de censé ne s’aventurerait à un tel geste dans un lieu public. De nos jours, une remarque politique - entre le shampooing et la baguette de pain - équivaut à un saut à l’élastique sans élastique. Non, le vrai pouvoir - croyez moi - c’est le ragot. Le vrai, le gras, celui qui dégouline et qui tache. Qui est en cloque, qui (ne) mange (pas) quoi, qui trompe qui avec qui et autre joyeuseries putassières. Assenés avec suffisamment d’aplomb il y a de quoi faire de votre coiffeur votre nouveau meilleur ami et vous faire reluire en société. Croyez-moi de nouveau, vous ne vous en porterez pas plus mal.

Mise en situation. Imaginez que, comme ça, entre le flashage des céréales et du papier toilette (blanc, extra doux), vous lâchez, l’air de rien, innocemment, pauvre fou que vous êtes, un candide (oui j’insiste sur ce point) « pas étonnant que tout aille de travers dans ce pays avec le président qu’on a ». Horreur, tel un nouveau né qui prend conscience de son existence (être ou ne pas être, ce genre de choses) vous découvrez que vous vivez dans un pays de racistes. On vous a menti ! La France black-blanc-beur c’était du chiqué (pour ne pas dire du beurre) ! [Rassurez vous, ceci est un récit d’anticipation, la France n’est pas un pays de racistes…] Inutile de fuir le Balrog (pauvres fous), vous êtes cernés. Pour rappel, en France, oui dans notre pays civilisé et développé, une personne sur deux est atteinte de sarkozysme… Ce peut être votre frère, votre voisin ou même votre chien. Ne les blâmer pas, ces gens sont malades il faut les aider.

Revenons à nos moutons (dans tout les sens du terme). La caissière, qui ne vous avez même pas dis bonjour, tire la première salve d’avertissement. Ce sont des fascistes mais ce sont des êtres humains avant tout, ils préviennent avant de mordre. « Ah mais au moins il va mettre les feignants au boulot » éructe t’elle, soutenu moralement par un trentenaire qui fait ses courses en jogging un jeudi à 10h30. Règle numéro une de survie en milieu hostile : ne pas soutenir le regard, prendre ses courses à bras le corps (ou si vous disposez d’une amie utilisez la méthode dite du « porté de Fort Boyard ») et fuyez, ne vous retournez pas, ne respirez pas, fuyez ! N’espérez même pas utiliser un sac plastique (terroriste va), Nicolas Hulot les a fait supprimer. Il faut tout faire à la main, c’est le retour à l’artisanat. Il n’y a pas de règle numéro deux.

Mais malheur ! Vous faites tomber une pièce de deux centimes et c’est bien connu, le bruit attire les hyènes. La petite vieille derrière vous dégaine et tire sans somation (les vieux sont cruels). Fini la rigolade, vous avez eu la possibilité de fuir, vous auriez pu ? Non, vous auriez du. « Ah mais au moins il mettra les arabes et les roumains dehors ! » (Notez que dans cette histoire tout les méchants s’expriment par « ah mais au moins »). Oui on aimerait tous êtres des Beethoven. Après on s’étonne que dieu (ou Douste-Blazy) ai inventé la canicule. Malheureusement, en hiver, réchauffement climatique ou pas, va pas falloir compter la dessus (c’est bien les politiques ça). Vous auriez dû vous raser, la mémé croit voir des beatniks, le genre beatles avec un insigne Mercedes autour du cou.

Quoi qu’il en soit, tout ça pour dire que lire Public peut sauver des vies. Pas la votre, celle de la vieille à qui vous avez fini par défoncer le crane à coup de barre « sourire suivant » (oui mon supermarché est un Casino). Un petit « mon dieu, Paris Hilton a encore pris deux kilos vingt cinq, elle est obèse, enfin il parait (important de paraitre, notez le) parce que Voici dit deux kilos trente » dédramatise automatiquement la situation et vous vaudra peut être même un sourire de la caissière (enfin si elle est dans son jour de bonne humeur annuel). Vous évitez ainsi le filon d’horreurs fascistes et vous faites le plein d’amis sarkozystes. Tout bénef. Alors laissez tomber Nietzche et adoptez Public : La société vous en dira merci. De toute façon la jeunesse n’a pas d’argent, ce n’est pas avec un euro que vous allez vous droguer, mieux vaut faire profil bas. En plus vous aurez droit à un horoscope qui vous dira que vous serez bientôt une femme comblée en amour. Veinards !

samedi 8 mars 2008

Comment réaliser un teen movie ?


Il y a des genres cinématographiques qui respectent scrupuleusement un cahier des charges rigoureusement établi par un ou plusieurs films dit « de référence ». Aussi un réalisateur lambda décidant de se lancer dans l’aventure n’aura guère de mal à pondre un produit final cohérent pour peux qu’il ingurgite quelques standards du genre. C’est en tout cas l’avis définitif que je me suis fait à la vision du sympathique Admis à tout prix, teen movie universitaire et américain pur jus. Le teen movie, plus encore que le slasher, est LE genre prévisible par excellence, celui pour lequel n’importe quel spectateur se transforme en Paco Rabanne du dimanche, capable de prévoir la trame intégrale de l’histoire dès le générique. Mais si malgré tout vous avez des doutes, rassurez vous je me dévoue pour vous offrir un petit tutorial du « parfait petit réalisateur de campus movie ».

Commençons par le commencement. Prenez une faculté américaine. Son campus, ses confréries, son doyen et ses catégories sociales. Prenez un groupe de losers lambda. Moches, génies, boutonneux, juste passables, nuls en sport, peu importe. Prenez une belle blonde. Cette belle (et intelligente) blonde devra obligatoirement sortir soit, a) avec le quaterback de l’équipe de football américain de la fac, soit, b) avec le fils à papa président d’une confrérie quelconque (comme les Kappa kappa beta gamma). Dans les deux cas il doit être beau, costaud, méchant et débile. En tant que président de confrérie ou quaterback il doit nécessairement être toujours accompagné de quelques gros bras dévoués à sa cause. Pour bien amener les rebondissements scénaristiques, faite en sorte que le spectateur se demande dès le début du film ce que peut bien faire cette belle et intelligente blonde avec ce benêt de minet blondinet portant un pull noué autour du cou. Evidement le loser (ou « nerd » pour faire américain) doit être secrètement amoureux de la blonde qu’il connaît depuis son enfance et avec qui il, a) entretient une sorte de relation purement amicale et légèrement profiteuse, b) aucune relation du tout genre on n’évolue pas dans la même galaxie. Prière d’introduire la blonde lors d’une séquence au ralentie où elle expose l’étendue de ses charmes sous le regard ahuri du loser (qui du coup ne doit plus écouter ses potes). Sur ce la blonde devra selon la situation choisie précédemment, a) lui passer devant en l’ignorant voire pire en le bousculant avec mépris, b) lui taper la bavette pour lui demandé un service avant que son copain bellâtre ne débarque au volant d’une belle caisse et ne l’interpelle. Sur quoi elle filera en voiture en déclarant « ah désolé je dois y aller », le loser bredouillant un truc qu’elle n’entendra pas car déjà bien loin. Evidement les gens de la confrérie se moque des losers, qui de toute façon ne sont invité à aucune fête puisque ce sont des losers.

Ca c’est le postulat de départ. Ensuite trouvez n’importe quel prétexte pour qu’il y ait du fun. Un voyage en car, un fête, une classe ou même dans notre film d’espèce, la création d’une université alternative. Débrouiller vous pour incorporer à ce schéma un nombre conséquent de seconds rôles répondant à deux critères rigoureux : 1) les excentriques totalement disjonctés et 2) les marginaux. Vous disposez pour cela d’un répertoire conséquent : gothiques, UFOlogues, skateurs, grunges, dépressifs, adeptes du complot, malades mentaux, …

La première partie du film doit se décomposer en deux actes. Le premier consiste en la préparation de ce que l’on qualifiera « d’objet de fun » (ou ODF) à base d’un système D qui doit toujours être fun et rigolo. Ces courtes séquences, diverses et nerveuses, doivent nécessairement êtres accompagnés d’une bande sonore skate punk mélodique. On y voit la préparation par la bande de looser d’un plan avec enthousiasme. Peut importe que les moyens techniques, financiers et temporels ne soit pas crédibles. Le deuxième acte consiste lui en l’éclate totale. Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Le fun est à son paroxysme, les choses ont prise une tournure incroyable, optez pour un montage de nouveau par courtes séquences de fun accompagnées de punk rock mélodique.

Idées de bande son : Blink 182, "All Star" de Smash Mouth, Green Day, Rancid, du métal, voire même un peu de hip hop.

A ce moment du film et progressivement, la belle et intelligente blonde commence à se rendre compte que son copain est en fait un abruti et elle se rapproche doucement du héro « loser pas très beau mais gentil et réellement prêt à tout pour elle » (le fameux concept de beauté intérieure). Le paroxysme étant atteint lorsque la blonde surprend son copain en train de la tromper avec une autre fille (souvent bête elle aussi). Révolté elle file à l’ODF où elle se jette dans les bras du looser qu’elle finit par embrasser au cour d’une méga fête, découvrant combien ils ont en commun et qu’il l’aime depuis des années. Le seul qui l’écoute, l’aime pour ce qu’elle est et a envi de réaliser tout ses rêves quand l’autre malotru ne pense qu’à son cul (c’était pour la rime). J’insiste sur le fait que 1) le bellâtre doit la tromper, 2) elle doit s’en apercevoir en ouvrant naïvement une porte, 3) il doit y avoir une méga fête.

Si vous vous sentez perdus pour organiser une fête universitaire américaine ou une quelconque imagerie de débauche sachez qu’il vous faut quelques trucs : de la bière, servie OBLIGATOIREMENT dans des gobelets en plastique ROUGES, une piscine dans laquelle se jeter, des skateboard, des chambres, des gens partout, des squatteurs rebelles (en skateboard), des gens qui se tapent dans les mains avec style et cris fort, du punk rock mélodique, un nerd renfermé qui se lâche et un loser renfermé qui a du succès soudain avec les filles (alors que honnêtement vu sa gueule c’était pas gagné hein), … Faites preuves d’imagination, mais pas trop, c’est un teen movie.

La deuxième partie du film doit NECESSAIREMENT mal se passer. La rigolade est fini, les riches et beaux trouvent obligatoirement une parade pour mettre fin à la bringue des losers. En général c’est parce que le bellâtre est énervé qu’un moche lui ai piqué sa gonzesse. Aussi le monde s’écroule autour du loser en chef. Tout le monde se barre laissant l’ODF désert et plein de détritus (détail important). Notez que l’ultime personne à le laisser seul au monde doit être la blonde, qui doit partir en se retournant avec un regard mi-triste, mi-dégouté, exprimant combien elle se sent déçu et trahie par lui.

Après la phase de résignation, l’espoir doit nécessairement revenir par une hypothèse quelconque, plus elle est improbable mieux c’est. Le loser remotive alors son noyau dur et décide de se battre. Au moment décisif et critique pour l’avenir du projet, tous ses anciens camarades (participants à une fête, élèves d’universités fictives, etc) apparaissent subitement pour le soutenir face à une autorité lambda et revêche. Là vous devez obligatoirement inclure un vibrant plaidoyer pour l’éclate des marginaux et le mal être adolescent. Un truc super émouvant et absolument pas crédible. Contre toute attente les losers l’emporte, faisant manger leurs chapeaux aux bellâtres (façon de parler hein, n’incluez pas ça dans le film… quoique). Tout le monde se congratule et alors que le héro est heureux, passez en mode ralenti ! [Musique lente et un peu triste, du Coldplay fera l’affaire] Son visage se détourne et la blonde perce la foule, marque un temps d’arrêt, regards d’excuses mutuelles, il tente d’esquisser quelques mots mais elle l’embrasse avant qu’il ne la fasse tournoyer et rejoignent la fête bras dessus bras dessous. Tout le monde cri.

Il est amusant (enfin ça dépend de votre degré d’amusement) de constater que la blonde se barre toujours quand ca va mal et reviens toujours quand la situation s’est arrangé et que le loser est réhabilité dans son rôle de héro. Une belle leçon de culte du héro en somme. Quoi qu'il en soit, le film doit se terminer sur l’ODF reprenant son cours, dans un magnifique happy end où notre loser héro réalise nécessairement une activité issue de l’ODF avec sa belle et où les seconds couteaux apparaissent épanouis. Clap. Morceau punk rock mélodique. Générique bêtisier (exploitants français, pensez à mal le doubler).

Un conseil aux producteurs, pensez à sortir le DVD avec une jaquette où figure la mention « non censuré » et des filles sexy peu vêtues.

Autre détail amusant, toujours selon les critères de récréation de chacun, Justin Long héro looser de Admis à tout prix avait déjà incarné un loser conquérant une blonde qu’il connaissait mais qui le considérait comme un ami avant de se rendre compte de ses qualités dans Dodgeball. Pensez à lui pour votre casting.

Voila après tout ça vous êtes prêt à scénariser et / ou réaliser un campus movie à l’américaine bien ficeler. Niveau casting justement, ne vous fatiguer pas trop, prenez un loser qui a déjà jouer dans un film du genre à succès et qui ne trouvant pas d’autres rôles plus sérieux doit se résigner à rejouer éternellement ce même rôle dans des productions dérivées minables, une blonde craquante, une ex playmate pour jouer une méga bombe pulpeuse (Carmen Electra fera l'affaire), pleins de filles super sexy en maillot de bain, des jeunes acteurs bellâtres, des jeunes acteurs boutonneux et des jeunes rebelles. Des parents. Si vous avez du budget optez pour des acteurs has been mais un minimum célèbre (ça fait des cameos), sinon, pour n’importe quels acteurs. Pensez à toujours avoir trois catégories de parents : les farfelus, les rigides et les parents de bellâtres riches qui sont eux même des ex bellâtres riches.

Vous êtes prêt à engranger du pognon ! Merci qui ?!

jeudi 6 mars 2008

Nommé plus pour consommé plus : le football français dans 20 ans !


A l’heure où le « naming* », archétype des dérives consuméristes, s’impose en force dans tous les clubs européens Martin McFly de retour du futur témoigne de l’évolution du mouvement en France. Un entretien exclusif qui nous permet de dresser un petit tour de ce que seront les stades de Ligue 1 dans une dizaine d’année !


Auxerre :

Malgré des bétabloquants défavorables, Guy Roux est toujours vivant. Les dirigeants auxerrois profite de ce répit pour s’adonner au naming tout en renouant avec le glorieux passé du club. C’est de cette volonté qu’est sortie de terre le ‘Grand stade du Duc de Bourgogne’. Enceinte ultramoderne équipée d’un système breveté de filets entourant la pelouse afin qu’aucun ballon ne se perde dans les tribunes. Le fructueux contrat avec le célèbre vendeur de volaille est toutefois conditionnel puisqu’il prendra fin en cas de décès de Guy Roux, le stade devenant logiquement le ‘Stade communal Guy Roux’.


Bordeaux :

Les girondins restent l’un des seuls clubs de Ligue 1 à ne pas avoir succombé au naming. Le président du club, Laurent Blanc, l’a juré ! Le ‘Stade Alain Juppé’ restera le ‘Stade Alain Juppé’, même si en tribune les supporters bordelais continuent d’utiliser le nom de Chaban-Delmas.


Caen :

Alors que Le Rustique s’était positionné depuis un moment, signant même un accord de principe avec le club normand, l’affaire a défrayé la chronique quand le président-manageur-entraineur-joueur Franck Dumas a fait volte face pour conclure un partenariat à vie avec les casinos Partouche. Les mauvaises langues ont alors argué que le Stade Partouche de Caen (nouveau nom du club et du stade) était nommé ainsi en raison de l’ardoise laissé par Dumas dans les Pasinos de la région. Aucune de ces affirmations n’ayant été prouvée, on peut légitimement penser que cet accord est intervenu dans le seul intérêt du club. Celui-ci a toutefois était rétrogradé en Ligue 2 en 2014 après que Franck Dumas ai assené un coup de tête à Monsieur Ledentu - pour un pénalty non sifflé dans le rond central - lui brisant cinq dents.


Le Mans :

Premier club français à céder aux sirènes du naming, la ‘MMArena’ s’est transformée en ‘Crédit Arénagricole’ suite au rachat de MMA par le Crédit Agricole. Fort de son côté précurseur, Le Mans est aujourd’hui l’une des équipes les plus riches de Série 2 (ex Ligue 2) et joue régulièrement le titre.


Lens :

Désirant endiguer la désertion du stade par ses supporters, le RC Lens a suivi le courant initié par la ville de Bergues en renommant son enceinte ‘Stade Danny Boon’. Le nom du club a également était modifié au profit d’un Racing Chti de Lens et un parcours touristique est proposé dans le stade pour revivre le passage du film ‘Bienvenue chez les chtis’. Un bel exemple de résistance au naming au profit d’un développement régional.


Lille :

Ne parvenant toujours pas à se trouver un stade le LOSC a définitivement déménagé au Stade de France en 2012. Trois ans plus tard le club se renomme Lille-Paris TGV Nord (LPTN). Comme un signe indien, depuis ce jour Lille gagne une coupe par an mais joue le maintien et connait sa crise hivernale menée avec véhémence par le journal ‘Le Lillois’.


Lorient :

Ambitieux, le club breton décide de prendre modèle sur son glorieux ainé rennais pour enfin aller glaner sa parcelle de gloire. Les dirigeants merlus recrute Severino Lucas (42 ans) pour 75 millions d’euro et renomme leur enceinte ‘Stade de la route de Rennes’. Cyril Chapuis annonce son désir de venir au club.


Lyon :

Après avoir tenté l’autofinancement en nommant le nouveau stade de Lyon, la ‘OL Coiffure Arena’, Jean-Michel Aulas se rétracte. Incapable de suivre le financement promis, la chaine de salon de coiffure fait faillite et plus personne n’est en mesure de couper les cheveux au fils de Gregory Coupet, qui a succédé à son père dans les cages rhodanienne. Gêné par une chevelure abondante, le portier olympien encaisse buts sur buts et Lyon dégringole en championnat, obligeant son président à passer un accord avec le sponsor maillot pour renommer l’enceinte en ‘Stade Ticket Restaurant’. Fort de cet engagement, Lyon réussi l’exploit historique de se hisser en demi finale de la Coupe de l’UEFA (défaite contre Maribor).


Marseille :

Réélu maire sur la foi d’un maintient du nom du Vélodrome, Jean-Claude Gaudin cède finalement au chantre du business à l’occasion de la rénovation du toit de la tribune Jean Bouin. Il transforme le Stade Vélodrome en ‘Ricard Arena’, parce que « Ricard c’est plus marseillais que 51, un vrai symbole fort de la ville ». Mais suite à la construction d’une nouvelle enceinte à la Joliette et devant la gronde des supporters, Marseille abandonne le naming et nomme son nouveau stade le ‘José Anigo Park’, du nom du célèbre entraineur marseillais qui a conduit les phocéens en finale de la Coupe de l’UEFA. A ce titre le ‘Stade Rolland Courbis’ fut un temps envisagé, mais l’idée a été abandonnée quand l’intéressé a succédé à Bruno Metsu à la tête de l’équipe.


Metz :

Rappel : début 2008, le FC Metz est la risée de la France. Voulant relancer son club, Carlo Molinari conclu un juteux contrat de naming avec Lexomil (Lexomil Arena) qui lui permet de recruter la paire magique de Besiktas Edouard Cissé – Ricardinho. Malgré cet investissement le FC Metz se morfond en Ligue 2. Profitant d’une opportunité, le dirigeant messin s’engage avec Juvamine. Les grenats deviennent intraitable dans leur enceinte du ‘Stade Juvabien’ et retrouve la Ligue 1 en 2011. Euphorique ils établissent un nouveau record en remportant neuf Coupe Malibu-Ananas (ex Coupe de la Ligue) consécutives.


Monaco :

Le club de la principauté est exclu du championnat de France en 2015 par le président de la LNF Jean-Michel Aulas qui estime que « le statut fiscal du club est contraire à l’équité sportive ». Refusé par l’Italie, Monaco se rallie au championnat suisse et renomme son stade ‘Point de Vue Stadium’. Moyennant une certaine somme, chaque supporter monégasque peut se faire paparazzé et apparaitre dans la célèbre revue people. Le buzz fonctionne et l’AS Monaco enregistre des affluences record (573 spectateurs à l’occasion d’un bouillant AS Monaco-FC Sion).


Nancy :

Fort de son bon parcours 2007-2008 l’ASNL estime que pour franchir un palier en France il faut un nom en Olympique et un solide partenariat financier. Le nouveau nom d’Olympique Nancéen ayant du mal a passé auprès des franges rétrogrades de supporters lorrains, les dirigeants choisissent le changement dans la continuité en renommant leur enceinte ‘Stade Gaétan Picon’. Mais l’accord passé avec la distillerie ne porte pas ses fruits et le club est rétrogradé en Série 2 quatre ans plus tard.


Nice :

La situation financière du Gym ayant tendance a tourné au vinaigre, les dirigeants niçois arrêtent de raconter des salades et passent outre l’avis des supporters. La nouvelle enceinte niçoise remplaçant le vétuste ‘Stade du Ray’ se nommera ‘Bonduelle Arena’ ou ne sera pas. Après deux années catastrophiques au sein du nouveau stade, un mouvement insurrectionnel mené par José Cobos et Bruno Valencony renverse le président Cohen et prends la direction du club. Suite à un référendum il est décidé que l’OGC Nice réintégrera son ancien stade. Pour marquer la prise de pouvoirs des anciens et moderniser son image, le club décide toutefois de renommer le stade en ‘Stade municipal Damien Grégorini’ estimant qu’il s’agit du nom le plus approprié pour une forteresse imprenable.


Paris SG :

Au lendemain d’une saison 2007-2008 qui vois le club parisien se maintenir lors de la dernière journée grâce à un quintuplé de Mario Yepes, Denis Balbir nouveau président du club rappelle Luis Fernandez à la tête de l’équipe et nomme Philippe Lucas préparateur mental. En 2009 le PSG est dissout et le Parc des Princes transformé en parking pour Vélib’. Gérard Louis Dreyfus (cousin de) rachète le Paris FC et déclare vouloir en faire « le Barca du Nord ».


Rennes :

Enervé de s’être fait doubler par le voisin manceau pour le titre de précurseur du naming, François Pinault innove en décidant que le 'Stade de la route de Lorient' porterait le nom d’une des enseignes de son groupe par rotation. Depuis 2010 se succède ainsi par tranche de deux ans : la ‘FNAC.com Arena’, le ‘Gucci Stadium’ (inauguré en grande pompe par le Président Sarkozy), le ‘Surcouf Park’ et depuis peu le ‘Stade olympique Conforama’.


Saint-Etienne :

Ne voulant pas être en reste et estimant par la voix de son nouveau président Christophe Bouchet que « conserver un nom de stade aussi archaïque est aujourd’hui une hérésie. Pour gagner des titres un stade doit nécessairement être financé par une entreprise. C’est le football moderne ». Le club stéphanois franchis le pas en douceur histoire de ménager la susceptibilité historique des supporters. Dans un premier temps renommé officiellement « Le Chaudron », le stade de l’ASSE devient finalement « Le Chaudron Teffal » en 2015. Deux ans plus tard Christophe Bouchet peut se gargarisé d’une finale de Coupe Malibu-Ananas et réclame l’attribution de la Coupe des Clubs Champions 1976 au motif que les poteaux n’étaient pas réglementaires.


Sochaux :

Suite à sa transformation en FC Peugeot, le club sochalien s’offre une ‘306 Arena’ flambante neuve, avec équipements dernier cri, dont un GPS qui permet aux supporters de retrouver plus facilement le chemin de la buvette et un lecteur DVD qui diffuse un film sur l’écran géant pendant le match.


Strasbourg :

Par « respect pour l’image de la ville », les dirigeants strasbourgeois conclus un pacte avec le leader mondial de la saucisse Herta. Contre 10 millions d’euros par an sur cinq ans, le célèbre créateur des Knacki Ball appose sa marque sur la ‘Knacki Arena’. Aux contestataires, le président Ginestet répond que la Knack est une spécialité strasbourgeoise tout à fait honorable et une véritable « vitrine » pour le club alsacien.


Toulouse :

Afin de conserver les couleurs historiques du TFC, les dirigeants toulousains signent un partenariat avec Lotus qui donne son nom au ‘Lotus Stadium’, s’engageant à fournir des mouchoirs en papier à tout les abonnés en cas de descente en Ligue 2 SFR ou de prolongement du contrat de Salim Arrache.


Valenciennes :

Rétrogradé en CFA suite à la célèbre affaire de corruption OL-VA (où Antoine Kombouaré avait été payé pour ménager les joueurs lyonnais en vue de leur finale de Coupe de la Ligue 2009), VA est repris par Bernard Tapie qui nomme Jean-Jacques Eydelie directeur sportif et déménage le club à Grimon-Préjoris, qu’il renomme ‘Stade communal Jardiland’. Kombouaré et certains supporters valenciennois organisent un sitting à Nungesser. En vain.


* Le naming est une pratique du sponsoring qui consiste à donner à une enceinte sportive (le plus souvent un stade) le nom d’une marque ou d’une société sponsor. Les accords de naming sont généralement des accords de longue durée compris entre 15 et 30 ans. On a comme exemple : l'Emirates Stadium d'Arsenal, le Reebok Stadium de Bolton, ainsi qu'une majorité des stades en Allemagne.

La pratique comprend une variante qui consiste à donner le nom du sponsor à une compétition, Heineken Cup en rugby par exemple, Ligue 1 - Orange en football ou l’Open Gaz de France de Tennis féminin, voire les NRJ Music Awards entre autres. [Source : Wikipedia]